Machu Pichu
De Ollantaytambo à Machu Pichu Pueblo, anciennement Aguas Calientes, le seul moyen de transport est le rail. Quelle n'est pas notre surprise de constater les tarifs exorbitants pratiqués par Pérou Rail qui en fait le train le plus cher au monde au kilomètre, ce d'autant que les transports publics en général sont à l'inverse extrêmement bon marchés dans le pays (on ne peut aussi s'empêcher de se demander qui en profite quand on voit la pauvreté de la majorité des Péruviens). On monte dans ce train comme à la grande époque du Transsibérien, l'ambiance joyeuse et bon enfant qui y règne est communicative. Chacun a la conscience d'aller à la rencontre d'une des merveilles du monde et s'en réjouit.
Le lendemain, vu la file d'attente interminable qu'il y a à 5 heures du matin pour prendre le bus menant à la cité impériale du Machu Pichu, nous prenons l'heureuse option de monter à pied. Les brumes dues à l'abondante pluie des jours précédents nous accompagnent au début de notre ascension et c'est bientôt sous un ciel d'un bleu intense et un soleil rayonnant que nous atteignons le sommet, tout transpirants mais euphoriques et conscients de la chance que nous avons. Juste après l'entrée, nous empruntons un chemin qui nous permet d'être en surplomb de la cité. Les lamas ont déjà pris place et nous devons presque les pousser pour passer. C'est une vision céleste qui s'offre à nos yeux éblouis, même si on s'imaginait la cité encore plus grande. Ce parcours détourné nous permet de ne pas être plongé dans le gros de la foule qui envahit peu à peu le site. A l'ombre d'un parapluie acheté la veille, nous passons la matinée à déambuler entre les maisons, les temples, sur les vertigineuses terrasses herbeuses et nous nous laissons imprégnés par cette civilisation mystérieuse et admirable. Il est à noter que seuls les édifices religieux et les maisons de notables se caractérisent par une appareillage de grandes pierres taillées parfaitement jointes.
Il faut s'imaginer ici une population d'environ 1200 personnes essentiellement constituées de hauts responsables administratifs et religieux, à part les agriculteurs qui faisant pousser fruits et légumes pour nourrir tout ce beau monde. Machu Pichu semble avoir été une sorte de résidence secondaire de l'empereur inca et sa cour, éloignée du pouvoir central situé à Cusco. On a célébré en 2011 le centenaire de la découverte du site par Sir Hiram Bingham, un archéologue américain. Il atteignit le site, en majeure partie enseveli sous la végétation, en s'aidant notamment des connaissances d'un fermier péruvien. On peut imaginer le travail titanesque de défrichage au cours des ans pour dévoiler dans toute sa splendeur le site précolombien le plus spectaculaire d'Amérique du Sud !
Le lendemain, nous avons apprécié de nous balader dans les rues sans voitures de Machu Pichu Pueblo, au pied de montagnes impressionnantes aux parois abruptes recouvertes d'une végétation tropicale luxuriante. Nous avons également assisté sur la place principale du village à l'un de leurs nombreux défilés costumés et en musique.